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L'atelier de lutin
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20 juin 2011

Elle s'appelle... Emeraude

DSCN7097

 

B - acrylique sur toile - 55 x 60

 

 

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Commentaires
L
Vous avez raison, dans la dernière version d'Émeraude, l'impression de ciel balayé par le vent est plus présente. L'étoffe de son vêtement apparaît chatoyante, d'un bleu profond jouant avec la lumière comme du velours, et la chevelure est plus travaillée. <br /> Comme vous le faites justement remarquer, la première version est plus juvénile et spontanée, avec un soupçon de fragilité qui tempère sa pause fière par un effet d'incertitude et de flottement, car elle se détache effectivement moins du fond... comme une vision fugitive qui émerge et risque de se dissoudre dans l'atmosphère.<br /> <br /> La dernière Émeraude m'apparaît plus comme une femme sûre de son pouvoir de séduction, quelque peu dominatrice comme la jeune femme de "j'écoute mes cheveux pousser". <br /> <br /> Allez vous poster une troisième version ou considérez vous votre œuvre achevée ? Mais d'ailleurs qu'est ce qu'une œuvre achevée ? Un aboutissement technique ou bien le moment ou l'effet rendu correspond au message poétique que vous désirez exprimer ? <br /> <br /> Vous qui avez longuement étudié les grands maîtres du passé savez bien que parfois ils mettent toutes les ressources de leur technique pour aboutir à un effet d'inachevé qui s'avère la forme la plus ultime de l'achevé. <br /> <br /> L'exemple le plus frappant me semble la série des autoportraits de Rembrandt vieillissant, où par la magie de son art au plus haut point de la maîtrise de l'imprécision, son visage devient de plus en plus flou et indistinct, comme si il se dissolvait petit à petit dans la mort qui s’annonce...<br /> <br /> Quand à la couleur, permettez moi de réagir à votre qualificatif excessif d'assiette d'épinards pour la couleur dominante bleu vert de la première Émeraude. En matière de couleurs, l’essentiel me semble que l’effet rendu corresponde au message poétique que vous désirez que cette couleur exprime. Après tout quand Gauguin peignait un cheval rouge cela reste un cheval magnifique, sans tomber aucunement dans l’art abstrait et certains de ses excès.<br /> <br /> Pour terminer sur l'imprécision ou l'inachevé,le vague, l'ébauche suscitent une interprétation active du spectateur qui face à l'incertitude se voit contraint de faire appel à son imagination et entre ainsi en résonance avec les intentions poétiques de l'artiste. Pour cela je me garderais bien de juger la première version d'Émeraude moins aboutie en son genre que la deuxième, ce sont deux visions différentes de cette jeune femme et il devient vraiment très difficile de dire quelle version je préfère !
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L
J'ai apporté des améliorations sur la deuxième version(rires) car après tout cela peut-être le contraire cette après-midi. J'ai retravaillé le visage afin de flouter les couleurs entre elles. Maintenant c'est du détail et je ne pense pas que l'écran permet de voir les subtilités apportées. Il y a un moment où il faut choisir, soit on fait du fauvisme et on laisse les taches de couleurs les unes à côté des autres, soit on tombe dans le classique et alors il faut se frictionner à nos maîtres, et la commence la souffrance
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L
J'ai lu avec beaucoup d'attention votre commentaire, l'écran n'est pas trés représentatif des nuances, et quelques jours après croyant avoir terminé ce tableau dans sa première version, tout ce vert me lassait, comme si j'étais dans une assiette d'épinards, il n'y avait pas de relief, et c'est pour cela que j'ai repris mon travail pour créer une profondeur dans cette toile et ne pas être dans un aplat que je ressentais. Dans la deuxième version Emeraude se détache du fond, elle semble être à l'avant d'un ciel qui fuit, on sent le vent qui pousse le ciel et en même temps entraîne les cheveux dans le sillage. Par contre dans une technicité plus performante j'ai perdu de la spontanéité qui enlève un peu ce côté juvénile de la première version, justement cette précision dont je dois me défaire de la deuxième version. Merci pour ces si riches commentaires.
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L
Permettez-moi à nouveau quelques commentaires sur votre dernier tableau : Émeraude, ou plutôt les deux versions d’Émeraude. J’avais vu le dessin fort prometteur, et j’attendais avec impatience le résultat. Comme je suis relativement lent et méditatif, je prends le temps de consolider mes impressions, j’ai donc longuement regardé le premier tableau, rendant visite plusieurs fois à votre site. Puis vous en avez posté une deuxième version. <br /> Je me suis alors efforcé, non pas de me livrer à un vain jeu des sept erreurs, mais tout simplement de répondre à la banale question : quelle est ma version préférée ? Au début je dois vous avouer que j’ai été assez désorienté par la première, noyée de bleu et de vert (je ne peux que regretter la piètre qualité de mon écran d’ordinateur, qui ne me permet pas de mieux qualifier les nuances de couleurs). La deuxième m’a paru tout d’abord plus rassurante, plus classique en quelque sorte, le buste d’Émeraude plus clairement détaché du fond par son vêtement sombre (noir ou plutôt bleu très profond, je ne peux dire, maudit écran !). Par jeu je me suis pris à les regarder l’un après l’autre, encore et encore… et petit à petit le premier m’a paru plus vivant, comme parcouru d’un souffle étrange, comme si la première Émeraude était une Elfe enveloppée d’un vent mystérieux et joueur.<br /> Cet effet bénéficie grandement du fondu entre les vêtements et le fond, et je rejoins parfaitement le commentaire que vous avez fait à l’occasion de votre dernier post, permettez moi de vous citer : « Moins précise, c'est ma démarche, je me bagarre avec cela, c'est fou de penser que moins de précision c'est plus difficile que la précision » <br /> La plupart des grands Maîtres figuratifs se sont battus avec cette nécessité de maîtriser le sfumato. Lorsqu’ils se résolvent à la précision, c’est souvent le moyen de créer un malaise. Dali, Magritte, De Chirico se sont plu à mettre en scène des figures extrêmement précises aux contours géométriquement parfaits, avec des contrastes violents d’ombre et de lumière, mais pour mieux nous piéger par leur étrangeté. <br /> Vous aussi vous utilisez cet effet, dans « Mademoiselle rêve » la précision des contours contribue au sentiment d’inquiétude diffuse créée par la tenue rose de cette jeune fille, qui se détache comme découpée sur le fond menaçant évoqué lors de mon dernier commentaire.<br /> A l’époque romantique, Caspar David Friedrich maitrisait parfaitement ces effets, il suffit de comparer certains des paysages de montagne « philosophiques » où un personnage de dos semble enveloppé de brume, alors que ses vues d’arbres décharnés sous la neige nous mettent mal à l’aise par ce qu’un critique inspiré a appelé « l’évidence hypnotique du net ». Si vous me permettez une métaphore musicale et totalement anachronique, les premiers sont comme une symphonie de Brahms, alors que les seconds sont comme une pièce pour orchestre d’Alban Berg, nerveuse et acérée.<br /> Dans la première version d’Émeraude, il me semble que vous réussissez une imprécision qui rend le tableau plus attachant et sollicite mieux le rêve du spectateur. Dans la deuxième version, vous y parvenez en assombrissant le fond en bas à droite, mais l’effet est moins saisissant que dans la première version.<br /> J’apprécie particulièrement dans cette première version la fusion de la teinte du ciel avec celle du vêtement… Vous avez pris soin de mettre de légères traînées bleu-vert sur le fond qui se retrouvent sur les vêtements, ces légères traînées renforcent l’impression de balayage par le vent donnée par le mouvement de la chevelure, un peu comme quand on marche dans en montagne dans les nuages, et que des écharpes de brume se nouent autour de notre corps.<br /> Si je me permets une légère critique : le visage gagnerait à avoir des contours plus flous, il ressort peut-être trop nettement, mais par ailleurs cela renforce un effet quasi surnaturel, qui me fait évoquer une Elfe, cela doit être un choix médité de votre part. <br /> Croyez-moi, à force de regarder le tableau, je ressens ce vent, je l’entends, j’imagine le mouvement des cheveux… et le sourire d’Émeraude évoque irrésistiblement le plaisir qu’elle prend à baigner dans ce souffle d’air… Ce n’est d’ailleurs pas encore un sourire, mais mieux, une promesse de sourire, Émeraude est sur le point de sourire, elle va entrouvrir ses lèvres d’un instant à l’autre. Oui définitivement, cette première version onirique est ma préférée en toute subjectivité !
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L
Oui, j'aime ce mot "sérénité" je le ressens aussi. Pas facile la peinture, c'est un long cheminement pour être totalement en accord avec ce que l'on veut exprimer. Ma route est encore longue, et quelquefois j'en rage. Merci Funambule.
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